Je me trouve à tout juste une heure en train de la ville de Kyoto, dans la région de Wazuka. Depuis 800 ans, dans cette partie du Japon entourée de montagnes, on y cultive un thé de haute qualité et qui bénéficie d’un statut réel comme étant un des thés les plus appréciés et respectés du pays.
Cet environnement est évidemment adéquat pour y cultiver la plante de thé, comme le prouvent les plus de 300 familles de thé qui y poussent. Probablement, la présence humaine extrêmement limitée a sûrement dû favoriser des conditions environnementales optimales à cette culture. L’absence de grandes zones peuplées a donc favorisé que l’on puisse, encore de nos jours, profiter de la pureté de l’air, de l’eau et de la terre.
Contrairement à ce que pourrait penser tout néophyte, malgré les grandes dimensions des plantations, la cueillette est très inférieure au potentiel de ce territoire. Cette limitation des quantités cueillies est due au faite que les cueilleurs choisissent minutieusement les feuilles situées sur la partie supérieure de la plante.
J’étais absorbé par mes pensées quand, soudainement, il a commencé à pleuvoir. Immédiatement, afin de nous mettre à l’abri de la pluie, nous nous dirigeons rapidement vers l’entrepôt où sont séchées les feuilles cueillies.
Dans cette zone, le thé se prépare en suivant un processus singulier, connu sous le nom de « Kama Iri » (qui veut dire « cuisson à la casserole ») et qui consiste à faire chauffer dans une casserole à feu fort les feuilles qui devront être touillées constamment afin d’éviter qu’elles ne brûlent.
Une fois arrivé à ébullition, les feuilles sont pressées pour en extraire toute l’eau et elles sont à nouveau déposées dans la casserole afin qu’elles puissent sécher intégralement. Ainsi, comme résultat de ce processus qui a débuté dans les champs et dont la lente préparation vient de terminer, nous obtenons le Kama Iri Sencha, un des thés verts les plus populaires.